Sur le site Mamme.it, nous avons toujours insisté sur l’importance de la lecture : lecture pré-natale, lecture post-natale, lecture commune avant le coucher. Il existe des associations comme Nati per leggere, une bannière pour transmettre la culture aux plus petits, mais surtout des écoles où les enseignants lisent aux enfants. Or, depuis quelque temps, dans la commune de Venise, le nouveau maire bloque un projet hérité de la précédente junte qui consistait à acheter des livres pour enfants. Les livres interdits aux enfants étaient en effet considérés comme dangereux et malsains pour les petits. Pourquoi ?
Parce qu’au lieu de Cendrillon, Blanche-Neige et compagnie, ils parlent de manière simple et colorée de nouveaux types de familles, comme les familles élargies avec des parents séparés, ils parlent de mères ou de pères qui, pour diverses raisons, élèvent seuls leurs enfants. Ils parlent des enfants victimes d’intimidation, du racisme, de la façon de réagir si vous vous trouvez dans ces situations difficiles.
La liste est sans doute très longue, mais parmi les nombreux livres interdits aux enfants, on peut citer The Book of Families de Todd Parr, qui n’est rien d’autre qu’une liste de familles qui montrent comment, au-delà de la couleur de la peau, des habitudes différentes et autres caractéristiques, toutes les familles s’aiment. Il s’agit en effet d’un message très dangereux. Le deuxième livre frappant est Hunting the Bear, où un père et ses enfants chassent l’ours, c’est-à-dire qu’ils aident la famille à surmonter métaphoriquement ses peurs.
Dans la vie des enfants, il n’y a pas que des situations de « moulin blanc » : il y a des enfants exclus à cause de leur peau et de leur religion, des enfants handicapés, des enfants qui doivent faire face à la vie avec des parents séparés (comme ceux du maire, mariés deux fois), des enfants adoptés, des enfants nés par insémination artificielle, des enfants de parents homosexuels, des enfants qui ont perdu un de leurs parents.
Des enfants qui, malgré tout, grâce à l’amour de ceux qui vivent à côté d’eux, peuvent être parfaitement heureux : même si leur histoire n’a pas le droit d’être racontée dans des livres qui plaisent à la mairie de Venise.