Faire lire les enfants est une mission que les professeurs d’italien se sont toujours assignée : vous aurez vous aussi rencontré, d’une part, ceux qui ont encouragé la création d’une petite bibliothèque de classe (les enfants apportent un livre de la maison et chacun choisit de lire celui d’un autre camarade) et, d’autre part, ceux qui ont donné à tous le même livre à lire dans un délai déterminé. Et je parie aussi que les livres lus selon le second mode vous auront paru beaucoup plus ennuyeux que le premier…
Morale de l’histoire, donc, les livres imposés aux enfants sont capables de susciter un bon degré d’aversion pour la lecture, ce qui n’est pas le cas si les élèves choisissent les livres à lire. Une enquête menée par une maison d’édition américaine est également arrivée à cette conclusion.
Imposer aux enfants des lectures que nous, adultes, considérons comme indispensables ne fait que les éloigner du monde des livres. Et comment pourrait-il en être autrement : si le sujet proposé ne correspond pas à leur goût, quand pourrait-il jamais être de l’amour ?
Alors, bien que nous n’ayons pas notre mot à dire sur les solutions de lecture proposées par les enseignants, du moins en ce qui nous concerne, ne levons pas le nez si, pendant notre temps libre, nos enfants préfèrent des lectures qui ne correspondent pas à nos goûts : si tant est que nous le puissions, limitons-nous à proposer et jamais à imposer des titres.
Mais bien mieux vaut leur laisser carte blanche : la probabilité qu’ils deviennent des lecteurs enthousiastes augmentera à vue d’œil !