Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), un jeune de 10 à 19 ans sur sept dans le monde souffre d’un trouble mental, la dépression chez les adolescents étant l’un des plus répandus. Entre 2000 et 2017, le taux de suicide chez les 15-19 ans a considérablement augmenté aux États-Unis, devenant l’une des principales causes de décès chez les adolescents.1,2
L’adolescence est une période de croissance et de développement unique. Les adolescents sont plus vulnérables aux problèmes de santé mentale lorsqu’ils subissent des changements physiques, émotionnels et sociaux.
Il existe 13 stratégies pour aider les parents à discipliner et à soutenir un adolescent aux prises avec la dépression, notamment en fixant des objectifs clairs, en réfléchissant aux priorités, en utilisant la discipline inductive, en établissant des relations, en améliorant les habitudes de sommeil, en encourageant les activités physiques, etc. Évitez les pièges courants de la communication, comme le fait de rejeter leur état, de banaliser leur douleur, de les culpabiliser et d’utiliser des platitudes inutiles. Au lieu de cela, les parents peuvent faire preuve de compassion pour soutenir leurs adolescents.
Voici 13 façons de discipliner et d’aider un adolescent déprimé.
1. Aidez votre adolescent à se faire soigner
Rappelez à votre adolescent qu’il doit se rendre à ses rendez-vous médicaux, suivre les instructions du médecin et prendre ses médicaments quotidiens, et aidez-le à le faire.
2. Définissez vos objectifs
Commencez par clarifier les objectifs que vous poursuivez en interagissant avec votre adolescent. Il ne s’agit pas seulement de veiller au respect des règles, mais aussi de savoir comment vous voulez contribuer au bien-être mental de votre adolescent. Bien que vous soyez occupé à gagner votre vie ou à gérer les responsabilités domestiques pour répondre aux besoins physiques de votre famille, ne négligez pas les besoins émotionnels de votre adolescent.
3. Réfléchir aux priorités
Dressez une liste des attentes que vous avez à l’égard de votre adolescent. Prenez ensuite le temps de réfléchir à chaque point. Réfléchissez à la façon dont ces attentes s’harmonisent avec le soutien au bien-être mental et émotionnel de votre adolescent. Ce processus peut vous aider à donner la priorité à ce qui est vraiment important.
4. Discipline pour enseigner
La discipline est plus efficace lorsqu’elle est axée sur l’éducation et l’orientation plutôt que sur la punition. Le fait de ne pas punir ne signifie pas que votre adolescent bénéficie d’un « laissez-passer » en cas de mauvaise conduite. L’enseignement par la compréhension, la patience et l’amour s’avère souvent beaucoup plus efficace. Une étude menée par l’université de l’État de l’Ohio en 2012 soutient cette approche, en constatant que les adolescents dont les parents pratiquent une discipline inductive, qui fait appel au raisonnement et à la discussion, font preuve d’une plus grande identité morale et d’un comportement plus prosocial.
Pour appliquer ces principes, engagez des conversations ouvertes avec votre adolescent. Efforcez-vous de comprendre son point de vue et les difficultés qu’il rencontre avec certaines règles.3 Expliquez les raisons de vos règles. La plupart des règles sont faites pour protéger les enfants, et non pour les limiter, et votre adolescent doit le comprendre pour apprécier ces limites.
5. Renforcer la relation
Une relation parent-enfant étroite peut simplifier la discipline. Lorsque votre enfant se sent lié à vous, il est plus réceptif aux conseils et se préoccupe de ce qui vous tient à cœur. Le renforcement de votre relation peut également améliorer la connexion, aidant ainsi votre adolescent à lutter contre la dépression.
6. Améliorer les habitudes de sommeil
Aidez votre adolescent à maintenir un horaire de sommeil sain. Une étude réalisée par le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) à partir des données de 2007 et 2009 de l’enquête sur les comportements à risque des jeunes (YRBS) a montré que les adolescents dormant moins de 5 heures ou plus de 10 heures couraient un risque plus élevé d’avoir des idées suicidaires, de planifier un suicide ou de tenter de se suicider. La dépression peut perturber les habitudes de sommeil. Aidez votre adolescent à maintenir un horaire de sommeil régulier de 8 heures et évitez de passer du temps devant un écran avant l’heure du coucher.4,5
7. Aidez-les à s’exposer au soleil
La lumière du soleil aide à lutter contre la dépression et les fonctions cognitives en influençant la sérotonine, la mélatonine et les rythmes circadiens qui contrôlent les cycles de sommeil.6
8. Insister sur l’exercice physique
En 2016, une recherche conjointe de l’université de Nottingham et de l’université de Thessalie, passant en revue 11 études, a révélé que les adolescents pratiquant une activité physique régulière présentaient des niveaux réduits de tristesse et de pensées suicidaires. Cependant, la dépression peut rendre l’exercice physique insurmontable. Aidez votre adolescent en l’encourageant à pratiquer des activités physiques quotidiennes comme la marche, qui est plus facile à gérer.7 Une promenade à l’extérieur permet également à votre enfant de s’exposer davantage à la lumière du soleil.
9. Explorez la pleine conscience
Les pratiques de pleine conscience, telles que la respiration attentive ou la méditation, peuvent réduire les symptômes dépressifs. Dans une étude d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), les scientifiques ont constaté que la pleine conscience était corrélée à une réduction de la rumination et des préjugés négatifs.8
10. Programmer des activités agréables
Des interactions positives régulières avec l’environnement contribuent à atténuer la dépression. Une méta-analyse réalisée en 2006 par la Vrije Universiteit Amsterdam à partir de seize études portant sur 780 sujets a montré que la programmation d’activités positives, ou activation comportementale, avait un impact positif sur la dépression.9
11. Conserver des liens sociaux
Encouragez votre adolescent déprimé à maintenir des liens avec ses amis au lieu de s’isoler. Motivez votre enfant à participer à des activités avec ses amis.
12. Évitez de dire des choses blessantes
Dans leurs tentatives désespérées de réconforter leurs adolescents, les parents peuvent finir par dire des choses qui aggravent la dépression de leurs adolescents au lieu de l’améliorer. Une personne en bonne santé peut avoir du mal à imaginer le type de douleur mentale que ressent une personne dépressive. Il est normal de ne pas comprendre. Les adolescents dépressifs ont besoin d’acceptation et d’amour.
13. Apportez votre soutien
Montrer votre amour est la meilleure façon de soutenir votre adolescent déprimé.
Que ne pas dire à un adolescent déprimé ?
Évitez de dire des choses qui ne tiennent pas compte de l’état de votre adolescent, qui banalisent sa douleur, qui font comme si de rien n’était, qui le culpabilisent, qui le condamnent ou qui utilisent des platitudes. Voici 21 exemples de ce qu’il ne faut pas dire à un adolescent déprimé.
- « Reprends-toi, c’est tout ».
- « Vous pouvez choisir d’être heureux. »
- « Essayez de penser positivement. »
- « Ne pas y penser ».
- « Nous sommes tous stressés. Il suffit de le gérer comme tout le monde. »
- « Je sais ce que tu ressens. »
- « Ce n’est pas si grave. »
- « C’est bon. Ça va passer. »
- « Beaucoup de gens ont des problèmes plus graves. »
- « Pensez aux autres, pas seulement à vous ».
- « Vous pensez que vous êtes mal lotis. »
- « Prends des vitamines. »
- « Tout est dans la tête. »
- « Sortez du lit et faites quelque chose. »
- « Pourquoi es-tu déprimé ? Tu as tout ce qu’il faut. »
- « Il suffit de s’en sortir. »
- « Tu es juste gâtée. »
- « Arrête de te plaindre. »
- « Ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort. »
- « Tu vas t’en sortir. »
- « Tu t’en remettras. »
Pourquoi le fait de rejeter la maladie n’aide-t-il pas votre adolescent à se sentir mieux ?
Le fait de rejeter la maladie n’aide pas votre adolescent à se sentir mieux parce qu’un trouble dépressif majeur est une maladie, et non un sentiment temporaire de tristesse que vous pouvez oublier grâce à votre volonté.
Vous pouvez penser que la dépression finira par disparaître si votre adolescent pense qu’elle n’existe pas. Cependant, la dépression clinique est une maladie qui nécessite des soins médicaux, tout comme le cancer ou le diabète10. Les diabétiques ne peuvent pas se débarrasser de leur diabète par la pensée. Les patients dépressifs ne peuvent pas non plus oublier leur maladie mentale. Le fait de dire des choses pour rejeter la maladie ne la fait pas disparaître. Cela ne fait que vous donner l’impression d’être apathique face à la douleur de votre adolescent.
Pourquoi la banalisation de la douleur nuit-elle à votre adolescent ?
La banalisation de la douleur de votre adolescent lui fait mal parce que le dénigrement accentue la douleur au lieu de la réduire.
Vous pensez peut-être qu’en minimisant sa douleur, elle disparaîtra. Cependant, plus vous invalidez la douleur de votre adolescent, plus elle devient douloureuse et plus il est déprimé11.
Pourquoi la culpabilisation n’aide-t-elle pas votre adolescent à avoir une meilleure perspective ?
La culpabilisation n’aide pas votre adolescent à avoir une meilleure perspective parce que la douleur d’une personne n’annule pas la douleur d’une autre.
Vous espérez peut-être que le fait de comparer aidera votre enfant à comprendre qu’il ne devrait pas être déprimé. Cependant, les gens ne choisissent pas d’être déprimés, pas plus qu’ils ne choisissent d’avoir un cancer. On ne peut pas faire disparaître un cancer en le comparant à une autre maladie. Il en va de même pour la dépression.
La souffrance n’est pas une compétition. Lorsque vous essayez d’offrir à votre enfant une nouvelle perspective en établissant des comparaisons, vous laissez entendre que ses difficultés sont insignifiantes par rapport à celles des autres. Cette approche, une fois de plus, banalise sa détresse et constitue une autre forme d’invalidation qui ne fera qu’aggraver le malaise de votre enfant12.
Pourquoi le fait de faire comme si de rien n’était n’aide-t-il pas votre triste adolescent à se sentir mieux ?
Faire comme si de rien n’était n’aide pas votre adolescent triste à se sentir mieux parce qu’il est douloureux de savoir que « vos parents ne se soucient pas de vous ».
Vous pensez peut-être que votre enfant ne s’attardera pas sur sa dépression si vous faites comme si de rien n’était. Cependant, votre enfant ne peut pas s’empêcher de ressentir de la tristesse. La dépression chez les adolescents, garçons ou filles, n’est pas un choix ou une décision active. Si vous faites comme si de rien n’était et que vous jouez à l’autruche, tout ce que votre enfant verra, c’est que ses parents ne se soucient pas de lui. Si quelqu’un qui devrait vous aimer ne se soucie pas de votre douleur, vous serez également déprimé. Une étude montre que la dépression est exacerbée par l’indifférence des parents13.
Pourquoi la condamnation n’est-elle pas le moyen d’aider les adolescents déprimés ?
La condamnation n’est pas un moyen d’aider les adolescents déprimés parce qu’elle leur donne l’impression d’être sans valeur et d’avoir honte. Cela peut sembler être un bon moyen d’amener votre adolescent à « s’en sortir ». Cependant, ces sentiments peuvent aggraver sa dépression ou, pire encore, déclencher des pensées suicidaires14.
Pourquoi les platitudes sont-elles frustrantes pour votre adolescent déprimé ?
L’utilisation de platitudes est frustrante parce qu’elle implique d’attendre de votre adolescent qu’il ressente quelque chose qui dépasse sa capacité émotionnelle actuelle.
Vous pouvez penser que vous offrez de l’espoir à votre adolescent déprimé. Cependant, l’un des symptômes caractéristiques de la dépression est la perte d’espoir15. Il est difficile pour les patients déprimés de voir dans ces clichés l’espoir que vous leur offrez.
Quelle est la meilleure façon d’aider un adolescent déprimé ?
La meilleure façon d’aider un adolescent déprimé est de lui montrer que vous l’aimez. Voici quelques suggestions sur la façon de lui montrer votre amour.16
- « Je t’aime »: Dites-le. C’est aussi simple que cela. Lorsque votre enfant est triste, il est tentant de lui dire beaucoup de choses pour le réconforter. Mais il suffit de lui montrer votre amour pour qu’il se sente mieux.
- Prenez-le dans vos bras: Les câlins peuvent augmenter l’ocytocine, l’hormone de l’amour, et aider votre enfant à se sentir mieux. Une étude réalisée en 2011 à l’Université de Miami révèle que les contacts positifs, tels que les câlins et les massages, peuvent réduire la dépression.
- Asseyez-vous avec eux: Un adolescent déprimé peut ne pas vouloir parler. Ne vous sentez pas obligé de dire quelque chose. Contentez-vous d’être là avec lui.
- Laissez-les pleurer sur votre épaule: Les parents cherchent instinctivement à réconforter leurs enfants lorsqu’ils les voient pleurer. C’est comme si, en arrêtant de pleurer, la dépression allait s’atténuer elle aussi. Cependant, les larmes ne les rendent pas tristes. Elles ne font qu’exprimer leur tristesse. Prêtez-leur votre épaule pour pleurer et faites-leur savoir que vous vous souciez d’eux.
- Prenez de leurs nouvelles: Prenez régulièrement de leurs nouvelles pour leur faire savoir que vous pensez à eux et que vous vous souciez d’eux.
Que dire à un adolescent déprimé ?
Voici 7 choses à dire à un adolescent déprimé pour lui montrer que vous vous souciez de lui.
- « Je t’aime ».
- « Je me soucie de toi. »
- « Je suis là pour toi. »
- « Faites-moi savoir comment je peux vous aider ».
- « Vous êtes très important pour moi.
- « Je t’aime pour ce que tu es ».
- « Ça doit être difficile. Je ne peux pas imaginer ce que tu ressens, mais je suis là pour t’aider si tu as besoin de moi. »
Comment sortir du lit un adolescent déprimé ?
Pour sortir un adolescent déprimé de son lit, il faut l’aider à améliorer son « hygiène du sommeil ». Voici 11 conseils pour aider les adolescents à développer de bonnes habitudes de sommeil.
- Maintenir un horaire de sommeil régulier: Fixez la même heure de coucher et de lever tous les jours, même le week-end.
- Dormir suffisamment: Dormez 8 à 10 heures par jour.
- Créer un environnement propice au repos: Veillez à ce que la chambre soit sombre, calme et fraîche (température basse mais confortable). Utilisez une literie confortable et minimisez le bruit et la lumière.
- Limiter le temps d’écran avant le coucher: Réduisez le nombre d’appareils électroniques tels que les smartphones, les tablettes et les ordinateurs avant de vous coucher, car la lumière bleue peut interférer avec la capacité à s’endormir.
- Évitez la caféine dans l’après-midi: La caféine est un stimulant qui peut perturber le sommeil.
- Limiter l’alcool et les dîners copieux: L’alcool peut perturber le cycle du sommeil et les repas copieux peuvent provoquer des malaises.
- Faire de l’exercice régulièrement: Une activité physique régulière peut aider une personne à s’endormir plus rapidement et à profiter d’un sommeil plus profond, mais ne faites pas d’exercice trop près de l’heure du coucher.
- Gérer le stress: Pratiquez des techniques de relaxation comme la respiration profonde, la méditation ou le yoga pour gérer votre stress.
- Établir une routine nocturne: Faites des activités calmantes avant de vous coucher, comme lire, prendre un bain chaud ou écouter de la musique apaisante, pour indiquer à votre corps qu’il est temps de se calmer.
- Évitez les longues siestes: Limitez les siestes à 20-30 minutes plus tôt dans la journée.
- Utiliser la lumière naturelle le matin: S’exposer progressivement à la lumière naturelle pour se réveiller.
- S’éclaircir l’esprit: Ne pensez pas ou ne « revoyez pas la journée » lorsque vous essayez de dormir.
- Ne restez pas éveillé dans votre lit: Ne laissez pas le corps associer le lit à l’éveil. Si votre adolescent n’arrive pas à dormir, il doit se lever et faire quelque chose de relaxant jusqu’à ce qu’il ait sommeil.
La dépression chez les adolescents disparaît-elle ?
La dépression clinique chez les adolescents a tendance à ne pas disparaître d’elle-même et, si elle n’est pas traitée, elle peut s’aggraver. Si un adolescent est déprimé, il est important de consulter un médecin, même si les signes et les symptômes ne semblent pas graves. Seul un professionnel qualifié peut diagnostiquer avec précision l’état de votre enfant et le pronostic.
Pourquoi mon adolescent pleure-t-il sans raison ?
Votre adolescent pleure pour diverses raisons, notamment la tristesse, le stress, la peur, les changements hormonaux, la frustration, l’anxiété et la dépression. Si vous pensez que votre enfant souffre de dépression en raison de ses pleurs fréquents ou prolongés, parlez-en immédiatement à son médecin.
Pourquoi mon enfant déprimé ne me parle-t-il pas ?
Votre fille ou votre fils dépressif ne vous parle pas, probablement parce que la dépression est épuisante. La baisse d’énergie et la fatigue sont des symptômes de la dépression. Ne le prenez pas personnellement lorsque votre enfant dépressif ne vous parle pas.
Les enfants sont-ils plus déprimés qu’avant ?
Oui, plus d’enfants sont diagnostiqués comme dépressifs qu’auparavant, mais il n’est pas certain que cela reflète une augmentation réelle du nombre de cas. L’enfermement prolongé et le stress scolaire et social accru pourraient être à l’origine de cette tendance.
Quelles sont les ressources pour les adolescents déprimés ?
988 Suicide and Crisis Lifeline (ligne d’appel pour le suicide et la crise)
Si votre adolescent a des pensées suicidaires, appelez le 988 Suicide And Crisis Lifeline ou envoyez un SMS au 988.
APPELEZ LE 911
Si votre adolescent est en danger immédiat, appelez le 911 ou rendez-vous au service des urgences le plus proche.