Réserver la cantine des enfants, caler un rendez-vous médical, checker la météo du week-end à venir, trouver des idées recettes ou garder le lien avec ses copines… Plus qu’un téléphone, ce petit boitier nous rend une multitude de services au quotidien, tel un assistant personnel toujours sur le qui-vive. Mais cette multifonctionnalité quasi sans limites n’inverserait-elle pas les rôles ? Ne serions-nous pas devenues esclaves de cette technologie qui régit nos vies et nous déconnecte de ce(ux) qui nous entoure(nt) ? « Pas moi » vous dites-vous ? En êtes-vous si sûre ?
Je vous dresse le topo : un dimanche après-midi pluvieux, mon ainé regarde un dessin animé tandis que numéro 2 fait la sieste et que papa bricole au garage.
C’est alors que papa surgit dans le salon le visage en sang, son bricolage lui ayant échappé… (Rassurez-vous, cet épisode s’est finalement révélé être sans aucune gravité !)
Je fais assoir mon homme et m’empresse d’examiner ce qu’il a, avant de conclure qu’il faut l’emmener aux urgences. J’appelle la voisine pour qu’elle vienne garder les enfants au pied levé et avant de partir, j’explique à numéro 1 que nous partons pour l’hôpital avec papa. Et là, c’est la douche froide quand celui-ci me répond : « Ah bon mais pourquoi ? » Alors que nous venions de passer 10 minutes à côté de lui pour calmer les saignements de son papa, il ne s’était aperçu de rien, littéralement hypnotisé par l’écran…
J’avoue que cette réponse a fait écho en moi et partant du principe que les enfants ne nous écoutent pas mais nous imitent, je me suis longuement interrogée sur l’usage que nous adultes avions des écrans.
Notre téléphone ou notre tablette est indéniablement devenu notre meilleur allié dans la gestion de nos vies. Étudier ses cycles de sommeil ou lancer sa machine à laver à distance, on peut tout faire avec ou presque et ce concentré de technologie n’en finit pas de nous rendre service et de nous épater avec ses fonctionnalités toujours plus innovantes. Mais au-delà de ses outils facilitateurs de quotidien, celui-ci est aussi source d’addiction et c’est là que le tableau se noircit.
Qui de nous n’est jamais allée prendre sa douche sans emmener son téléphone dans la salle de bain ? Et quand on y pense… Vous pensez vraiment répondre s’il sonne ou jeter un œil à votre wall Facebook entre le shampoing et l’après-shampoing ?
Les fonctionnalités comme le scroll (le fait de pouvoir faire défiler une page web à l’infini) n’ont l’air de rien mais pourtant, à l’heure des confidences sur l’oreiller, quel couple ne s’est jamais retrouvé à effectuer encore quelques longueurs en dos-scrollé cette fois-ci, en restant bien sagement chacun dans son couloir de nage ? Et oui, histoire d’être sûrs de ne pas passer à côté de LA news si croustillante qui pourrait tomber…. C’est à se demander si le but de Monsieur l’inventeur de cet « infinite scroll » n’était pas de diminuer le taux de natalité dans nos sociétés modernes…
Enfin, soyons honnêtes : quelle maman occupée à décortiquer son fil d’actu Insta n’a jamais répondu complètement à côté de la plaque à une question de son enfant tentant en vain de capter son attention…
C’est bon ? Vous êtes convaincues ?
- En prenant du recul sur l’usage que l’on fait de ces supports digitaux, on arrête de s’interrompre sans cesse dans ses tâches, on gagne ainsi en productivité et on se reconnecte à son environnement. Chouette, non ?
- Pour nous aider dans cette prise de conscience, on peut activer le rapport hebdomadaire de temps d’écran. Le fait de quantifier le temps passé sur son écran permet de se rendre compte -vraiment – de la « consommation » que l’on en a, attention au vertige…
- Alors pourquoi ne pas essayer de déconnecter en fin de journée, quand on rentre à la maison avec les enfants et ce jusqu’à ce qu’ils soient au lit ? On s’octroie une séance de 15/20 minutes pour répondre à ses mails, ses discussions et autres sms avant d’aller se coucher et on laisse bien son téléphone de côté au moment de se glisser sous la couette. Car en plus de dérégler l’intimité du couple, la lumière bleue des écrans perturbe notre endormissement.
- On retrouve plutôt le plaisir authentique d’ouvrir un bon bouquin, de sentir le papier sans besoin de câble ni de connexion.
Et avec un peu de chance, les enfants nous imiteront !