Douce, calme, dévouée, rassurante, aimante, mesurée… en s’évertuant à mettre les individus dans des cases, la culture est décidément très douée pour véhiculer des clichés qui ont une fâcheuse tendance à s’incruster dans les esprits ! C’est pour ça que nous, on adore ces personnages plus vrais que nature qui nous déculpabilisent à l’idée de ne pas être une mère parfaite ! Aujourd’hui, on vous partage notre top 4 des mères de séries pas comme les autres.
Loïs, la mère de Malcom, dans la série du même nom
La série américaine de la FOX reste une des sitcoms les plus iconiques des années 2000. Un succès dû en grande partie à Jane Kaczmarek, l’inoubliable interprète de Loïs, dont le personnage ne correspond franchement pas aux canons de la mère parfaite. Droite et volontaire, elle ne cache pas son exaspération régulière face au comportement de ses enfants et de son mari et se révèle être particulièrement inflexible et souvent dénuée de remords. Elle n’hésite pas à reprendre Hal, son époux, sur les responsabilités qu’il est censé porter à part égale en tant que père. Assez peu sensible, elle sait parfaitement remettre à sa place quiconque viendrait critiquer le manque de soin porté à leur maison ou les débordements causés par sa tribu. Enfin, alors qu’ils sont déjà sous l’eau, Loïs tombe enceinte lors de la saison 4 (en réalité un retournement de situation de dernière minute pour tirer profit de la véritable grossesse de l’actrice). Une grossesse « tardive » et non désirée qui viendra encore compliquer la vie de la famille. Qu’importe le qu’en dira t-on, les parents décident de garder l’enfant et Jamie vient s’ajouter à la fratrie ! Bref, une mère bien loin du cliché dégoulinant de douceur.
Jean Milburn, la mère d’Otis, dans la série Sex Education
Gillian Anderson, surtout connue pour son rôle de Dana Scully dans X Files, campe ici brillamment une mère pas comme les autres. Sexothérapeute, Jean Milburn élève seule son fils adolescent tout en exerçant, à domicile, son travail d’accompagnement auprès des patients. Si elle est une mère aimante et présente, sa définition de la pudeur et de l’intimité se situe bien loin des carcans sociaux. Obsédée par le désintérêt de son fils pour la sexualité, elle n’hésite pas à évoquer le sujet avec lui, sans filtre ni tabou, ce qui a le dont d’agacer le jeune homme. Elle ira même jusqu’à ouvrir une cellule au sein du lycée qu’il fréquente, afin de pouvoir librement conseiller ses camarades. Excentrique et décomplexée, parfois indécente, c’est aussi sa façon naturelle d’exister en tant que femme (ambition professionnelle, liberté sexuelle) et pas seulement en tant que mère qui lui vaut toute notre affection. On salue d’ailleurs le travail des équipes de la série qui ont su créer des personnages nuancés et super attachants, sans chercher à les faire entrer dans des cases stéréotypées.
Carrie, la mère de Frannie, dans la série Homeland
Claire Danes joue un agent de la CIA dans cette série de huit saisons. Une interprétation remarquable qui lui aura d’ailleurs permis de remporter, en 2013, l’Emmy de la meilleure Actrice dans une série dramatique. Dans la saison 3, Carrie tombe enceinte de Brody, un ancien Marines accusé de terrorisme. Une grossesse non désirée que Carrie aura longuement cachée et reniée, continuant à consommer de l’alcool et à se mettre en danger lors d’opérations secrètes à haut risque. Alors que son compagnon décède, elle se voit dans l’obligation d’assumer seule cet enfant. Surdouée et bipolaire, elle est en proie à une grande dépression au début de la saison 4 qui va l’amener à l’impossibilité de créer un lien avec sa fille Frannie et à des négligences à la limite de la maltraitance. C’est le cas par exemple lors de cette terrible scène, où on la voit délibérément se retenir, durant quelques secondes, d’aller sauver sa fille qui a glissé au fond de son bain. Finalement incapable de s’occuper dignement du fruit de son amour avec Brody, elle décide de laisser Frannie aux soins de sa sœur et part en mission à l’autre bout du monde. S’en suit alors, durant plusieurs années, une relation compliquée, pleine d’amour et de douleur, qui se soldera par la destitution de sa garde parentale, au profit de son aînée. Une histoire difficile qui a le mérite de remettre en cause l’idée selon laquelle l’instinct maternel serait inné et qui dépeint une maternité complexe, cassant définitivement le cliché de la mère parfaite.
Lynette, la mère de Porter, Preston, Parker, Penny, Paige et Patrick, dans la série Desperate Housewives
On ne présente plus la série emblématique de la ABC, ni ses personnages haut en couleurs. Si les « femmes au foyer désespérées » offrent chacune à voir des tableaux différents de ce qu’est être mère, Lynette, interprétée par Felicity Huffman, démonte à elle seule pas mal de clichés. Si, durant les premières années de sa vie de couple, elle a tenté de correspondre à l’image d’épouse et de mère parfaite que l’on attend d’elle, Lynette finit par taper du poing sur la table en refusant de jouer plus longuement celle qu’elle n’est pas. Exténuée par la vie de mère de famille nombreuse qu’elle mène, elle revendique le droit à se détacher de ses « obligations » maternelles pour s’épanouir dans sa vie professionnelle. Carriériste et prête à tout, elle se bat pour obtenir le même traitement que les hommes. En exigeant que son mari, Tom, fasse lui aussi les mêmes sacrifices que ceux qu’elle a su faire, elle devient la preuve qu’une femme peut avoir d’autres priorités que celle d’élever ses enfants. Et oui, être une bonne mère et vouloir gravir les échelons professionnels, ce n’est pas incompatible ! Et pour ça, on est heureux de voir des personnages comme Lynette, qui aident à démocratiser cette envie légitime.