Par curiosité, je suis allée voir la définition de « vacances » dans le dictionnaire. Il était inscrit: »période de repos d’une personne qui travaille ». Et c’est là que je me suis aperçue que depuis que j’étais devenue mère, la définition du dictionnaire était devenue un tantinet galvaudée. Parce que les vacances avec mes-enfants-que-j’adore-et-qui-sont-toute-ma-vie sont plus que sympa. Mais elles n’ont clairement rien de « reposant ».
Les valises
La préparation des valises, par exemple, m’entraîne allègrement pour la baignade en mer qui m’attend. C’est bien simple, au terme de leur préparation, je suis en nage. Je ne sais pas comment font les familles qui font le tour du monde avec un sac à dos. Moi, j’ai besoin de prendre la quasi totalité de la maison pour parer à toute éventualité (l’enfant malade/l’enfant qui a chaud/l’enfant qui a froid/l’enfant qui s’ennuie/l’enfant qui a faim).
Le trajet
Le trajet me pompe également une énergie considérable. Qu’il soit en avion, en voiture ou en diligence, il me semble durer mille ans. Je suis pourtant devenue une experte de la question, alternant distribution de bonbons, spectacle de doudous, comptines reprises en coeur, lancement de dessins animés et réponse patiente au « quand-est-ce-qu’on-arrive? ».
Sur place
Mais voilà, quand on arrive, maman n’a qu’une envie : aller se coucher. Sauf qu’elle doit encore défaire les valises, remplir le frigo et faire les lits. Le lendemain et les autres jours, toute expédition sera précédée d’un étalage de crème solaire chronophage de toute la tribu et d’une recherche de la casquette de l’un et des lunettes de soleil de l’autre qui seront rangées (ou plutôt cachées) systématiquement à un endroit différent.
La récompense
Bien sûr, tout cela en vaut la peine. Voir ma progéniture s’épanouir dans un autre lieu est une source de satisfaction qui m’amène à reconduire les « vacances » chaque année et à savourer cette chance qui m’est donnée. Je m’esbaudis devant leur petit corps prenant le soleil et profite de ces instants privilégiés passés ensemble.
Alors, un jour…
Pourtant, l’année dernière, je me suis autorisée à partir quelques jours sans eux, ponctionnant sur le temps que nous aurions pu passer ensemble. Certains n’ont pas compris quand d’autres m’ont enviée. J’ai fait une valise en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, le trajet est passé étonnamment vite avec un bon livre, je me suis jetée dans mon lit sans avoir le souci de nourrir autrui, je n’ai pas eu à chercher de chapeau autre que le mien.
Je n’ai pas eu besoin de partir loin.
Je n’ai pas eu besoin de partir longtemps.
J’ai eu besoin de partir seule.
Et les vacances avec eux eurent encore plus de saveur.