Aujourd’hui mercredi 3 février 2021 sort « Tu n’es pas belle, tu es pire », aux Editions Albin Michel. Ce livre est celui de Morgane Pellennec, qui a collecté des lettres d’amour durant des années aux 4 coins de la France ! Forcément l’idée nous a beaucoup plu, alors on a voulu en savoir plus !
Comment avez-vous eu l’idée de ce recueil de lettres ?
Il y a deux/trois ans, j’ai ressorti de mes cartons une vieille lettre d’amour, reçue quand j’avais environ 12 ans. Elle m’a fait rire, le garçon qui me l’écrivait me disait qu’il avait finalement cassé avec une certaine Lucile et qu’il m’avait choisie car il n’était pas trop pour la polygamie. Je me suis dit qu’il y avait un potentiel de drôlerie et de poésie dans les lettres d’enfants et j’ai eu envie d’en lire d’autres.
Comment les avez-vous ensuite recueillies puis triées ?
Au départ, j’ai demandé autour de moi, à des ami.e.s, puis des connaissances, etc. Mais je me suis rendue compte qu’entre les gens qui n’avaient pas reçu de lettres et ceux qui ne les avaient pas gardées, la tâche était un peu plus compliquée que prévue. Du coup, j’ai commencé à lancer des appels à lettres sur les réseaux sociaux, Facebook beaucoup, Twitter et Instagram dans une moindre mesure. Ça a été un peu laborieux, j’ai dû en lancer plus d’une dizaine mais au final, ça a plutôt pas mal marché ! Et puis, ça m’a permis de discuter avec certaines des personnes qui m’ont envoyé leur lettre. Elles me racontaient les histoires qui les accompagnaient, c’était chouette.
Parmi toutes celles que vous avez reçues, des préférées ?
Parmi mes préférées, il y a celle d’un petit garçon de 7 ans, Ruben, qui écrit que, lorsqu’il voit son amoureuse, son cœur bat plus que jamais « comme quand on fait une dictée et que j’ai oublié de réviser ou qu’il y a des hamburgers-frites à la cantine », écrit-il. Dans la même veine « gastronomique », j’ai la lettre d’un petit garçon qui dit à son amoureuse qu’elle a des yeux en bijou et un menton à manger comme un cordon bleu ! J’en ai écarté quelques-unes parmi celles que j’ai reçues, mais globalement, toutes les lettres que l’on m’a envoyées ont quelque chose. Elles sont soit drôles, soit émouvantes, soit un peu absurdes. Une jeune femme m’a envoyé un extrait de son journal intime qu’elle tenait quand elle était petite. « Je t’aime mon amour, je t’aime Charles » écrit-elle. La phrase suivante c’est « Comment ai-je pu aimer Charles ? » Ce côté « Les Feux de l’Amour » me fait beaucoup rire.
Y-a-t’il des récurrences, des choses frappantes, des similitudes de sujets…dans les courriers reçus ?
Je dirais la spontanéité des mots, parfois même leur brutalité (genre « désolée mais moi je ne t’aime pas »). J’ai gardé principalement des lettres écrites en primaire et au début collège, je crois que c’est une période où l’on ne se soucie pas trop de la diplomatie et des formules de politesse ! C’est ce qui donne un côté très touchant à toutes ces lettres. Il y a des déclarations très franches et très fortes. Je dois avouer que j’ai parfois été surprise par l’intensité des mots d’amour.
Quels sont vos souvenirs à vous de lettres d’amour d’enfants ?
En toute honnêteté, je me suis pris pas mal de râteaux quand j’étais jeune ! Donc, à part les lettres de Simon (qui m’ont inspirées l’ouvrage), ma boîte à lettres n’est pas très remplie… En revanche, j’adorerais lire les lettres que j’ai écrites. Je crois que je me prenais très au sérieux…
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