« Oh, pas encore ! »
Tous les parents sont passés par là : ce mélange écrasant de frustration, d’inquiétude et de fatigue lorsque vous avez l’impression que votre enfant se met à pleurer pour un rien.
Qu’il s’agisse d’un jouet perdu ou d’un dîner un peu trop croustillant, leur monde semble s’écrouler.
Cela vous semble familier ? Croyez-moi, vous êtes en bonne compagnie.
Pourquoi mon enfant pleure-t-il autant ?
Il y a quelques raisons plausibles pour lesquelles votre enfant semble avoir des crises de larmes pour tout et n’importe quoi.
Faible tolérance au stress
La tolérance au stress fait référence à la capacité d’un enfant à gérer le stress ou l’inconfort sans se laisser submerger.
Un enfant dont la tolérance au stress est faible est plus susceptible d’être contrarié ou dépassé par les défis, les changements ou les événements inattendus, ce qui se traduit par davantage de pleurs ou de crises de colère.1
Haute sensibilité
La sensibilité émotionnelle fait référence à une sensation ou une réponse intensifiée aux déclencheurs environnementaux.
Un enfant très sensible peut être plus à l’écoute de son environnement et enclin à éprouver des sentiments plus négatifs.2
Le même événement peut avoir un impact plus important sur cet enfant ou susciter des émotions plus intenses que sur un camarade.
Manque de compétences en matière de régulation émotionnelle
La régulation émotionnelle est la capacité à gérer et à contrôler ses réactions émotionnelles face à une situation.
Elle implique de reconnaître les émotions, de comprendre leur origine, de choisir les moyens appropriés pour les exprimer et de les modifier pour rétablir l’équilibre émotionnel.
Les enfants qui n’ont pas encore développé de solides compétences en matière de régulation émotionnelle peuvent avoir du mal à gérer leurs sentiments.
Malaise ou douleur physique
Les enfants peuvent pleurer s’ils ressentent un inconfort physique, comme la faim, un manque de sommeil, une couche mouillée, une poussée dentaire, des allergies ou d’autres maux.
Ils n’ont pas toujours les mots pour exprimer leur malaise, et les pleurs deviennent alors leur moyen d’appeler à l’aide.
La surstimulation
Les enfants peuvent parfois être submergés par un trop grand nombre de stimuli sensoriels, tels que des bruits forts, des lumières vives ou même l’agitation d’un environnement très animé.
Cette surstimulation peut conduire l’enfant à pleurer pour exprimer son malaise.
En outre, les enfants très sensibles sont plus susceptibles d’être surstimulés.
Retard de langage
Certains enfants ne peuvent pas communiquer leurs besoins en raison d’un retard de langage.3
La frustration liée à l’impossibilité de s’exprimer ou d’être compris peut entraîner des larmes.
Dépression
Les pleurs fréquents peuvent être le symptôme d’un problème sous-jacent plus grave, comme la dépression.
Ce qu’il ne faut pas faire
Éviter de gronder ou de punir
Diverses émotions peuvent déclencher des pleurs, mais la plus courante est un sentiment d’impuissance ou de détresse.4
Le fait de gronder, de punir ou d’empêcher l’enfant d’exprimer sa tristesse indique qu’il n’a pas les bonnes émotions.
Non seulement l’enfant se sent impuissant face à la situation, mais on lui dit qu’il a tort de se sentir ainsi. Cela ne va pas l’aider à développer une bonne régulation des émotions.
Par conséquent, ne le grondez pas, ne le punissez pas et ne lui dites pas « Ne pleurez pas ».
Évitez de rejeter
Lorsque vous écartez ou désapprouvez les sentiments de l’enfant ou que vous minimisez l’importance de ce qui a déclenché ses larmes, vous envoyez le message que ses émotions ne sont pas importantes ou, encore une fois, qu’elles sont « erronées ».
Les enfants dont les parents sont dédaigneux ont tendance à moins bien réguler leurs émotions et à avoir plus de problèmes de comportement.5
Vous et votre enfant accordez une importance différente aux choses en raison des différentes étapes de la vie que vous vivez tous les deux, avec des besoins et des points de vue différents.
Il est improductif de projeter sur votre enfant vos critères de ce qui vaut la peine de verser des larmes. Ne pas tenir compte de ses sentiments ne l’aidera pas à apprendre ou à grandir.
Les larmes ne sont pas le problème
De nombreux parents croient à tort que les pleurs sont le principal problème à résoudre. Il est facile pour eux de penser que s’ils peuvent arrêter les larmes, tout ira bien.
Mais les pleurs ne sont pas le problème principal. Ce n’est que le signe de sentiments plus profonds causés par autre chose.
Plutôt que d’essayer de faire taire les pleurs, essayez de comprendre et d’aborder ce qui dérange vraiment votre enfant.
Cela vous permettra d’aller au cœur du problème et de le soutenir véritablement.
Ne vous énervez pas vous-même
Il peut être difficile pour les parents de voir leur enfant contrarié.
Il est naturel de ressentir une vague d’émotions en soi.
Dans les moments émotionnellement difficiles, vous devez rester calme et gérer vos sentiments pour que votre enfant se sente en sécurité et soutenu.
Comment gérer un enfant qui pleure pour tout et n’importe quoi ?
Validez leurs sentiments
Reconnaître et valider leurs sentiments est essentiel pour nourrir un sentiment d’estime de soi et de compréhension émotionnelle.
Vous les rassurez en leur montrant que leurs émotions sont valables, entendues et comprises, ce qui favorise le développement de l’autorégulation.6
Valider, c’est ne pas céder ou être d’accord avec eux.
Il est acceptable de faire preuve d’empathie et de compréhension sans être d’accord avec leur point de vue.
Cette approche équilibrée les aide à se sentir valorisés et soutenus, ce qui favorise une relation de confiance et d’ouverture.
Voici des exemples de la façon dont vous pouvez valider les sentiments de votre enfant lorsqu’il pleure pour des problèmes apparemment mineurs.
- « Je vois que tu es contrarié parce que ton jouet s’est cassé. C’est normal que tu sois triste. »
- « Tu dois être frustré que ta glace soit tombée. Je ressentirais la même chose. »
- « On dirait que tu es vraiment déçu qu’on ne puisse pas aller au parc aujourd’hui. Les jours de pluie peuvent être ennuyeux. »
- « Je vois que tu es blessé que ton ami ne t’ait pas invité. C’est normal de se sentir comme ça. »
- « Tu as l’air vraiment contrarié d’avoir perdu ce match. C’est dur quand les choses ne vont pas dans notre sens. »
- « Je comprends que tu sois triste d’avoir raté l’émission que tu voulais regarder. Voyons si nous pouvons trouver un autre moment pour la regarder ensemble. »
- « On dirait que tu te sens exclu parce que tes frères et sœurs jouent sans toi. Parlons-en. »
- « Je vois que tu es très attaché à cette vieille chemise, même si elle est trop petite maintenant. C’est difficile de laisser partir les choses qu’on aime. »
- « Tu sembles vraiment frustré que ton dessin n’ait pas été réalisé comme tu le souhaitais. C’est normal de se sentir ainsi ; l’art peut être un défi. »
- « Je comprends que tu sois contrarié de ne pas avoir eu le siège avant. Tout le monde veut avoir son tour. »
- « On dirait que tu es vraiment déçu que la boîte à biscuits soit vide. Je ressentirais la même chose. »
- « Je peux dire que vous vous sentez dépassé par tout ce bruit. Parfois, nous avons tous besoin d’un moment de calme. »
- « Tu as l’air vraiment triste d’avoir quitté la cour de récréation plus tôt que prévu. C’est dur quand on doit mettre fin à des moments amusants. »
- « Je comprends que tu sois frustré de ne pas trouver ton livre préféré. Cherchons-le ensemble. »
- « On dirait que tu es contrarié parce qu’il manque une pièce du puzzle. C’est normal de se sentir comme ça ; terminer quelque chose fait du bien. »
- « Je vois que tu es déçu que les bulles soient épuisées. Elles sont très amusantes, n’est-ce pas ? »
- « Tu as l’air vraiment blessé que le chien ait mâché ton jouet. Je comprends que tu sois contrarié. »
- « Je comprends que tu te sentes mal parce que ta tour est tombée. La construction peut être délicate parfois. »
- « On dirait que tu es vraiment contrarié d’avoir renversé ton jus de fruit. Les accidents arrivent, et c’est normal d’en être triste. »
- « Je vois que tu es frustré parce que tes lacets se défont tout le temps. Entraînons-nous à les attacher ensemble. »
Chaque réponse reconnaît les émotions difficiles de l’enfant et lui offre compréhension et empathie, même si l’événement déclencheur peut sembler mineur aux yeux des adultes.
N’annulez pas la validation
Une fois que vous avez validé les sentiments de votre enfant, évitez de revenir sur cette validation.
L’un des pièges les plus fréquents pour les parents est de faire suivre leur validation d’un « mais ».
Par exemple, ne dites pas : « Je comprends que tu sois contrarié, mais tu ne devrais pas te sentir comme ça. Tu devrais plutôt te sentir… »
C’est comme si vous reconnaissiez ses sentiments pour les rejeter dans le souffle suivant. Cela peut être déroutant et blessant.
Visez une validation cohérente, permettant à votre enfant d’exprimer ses émotions intenses sans se sentir jugé ou incompris.
Répondre aux besoins fondamentaux
Veillez à ce que votre enfant dorme suffisamment.
Les enfants sont généralement de meilleure humeur et moins susceptibles d’avoir de grands moments d’émotion lorsqu’ils sont bien reposés.7
Et n’oubliez pas la nourriture et les pauses.
Nourrir les enfants, leur permettre de faire des pauses ou créer des moments de calme tout au long de la journée peut prévenir les crises de colère.
Donnez l’exemple d’une expression et d’une régulation émotionnelles saines
Des recherches ont montré que les enfants ont tendance à mieux gérer leurs émotions lorsque leurs parents sont ouverts à leurs propres sentiments et en parlent de manière positive.
Lorsque les parents donnent le bon exemple en parlant de leurs émotions et en les gérant sainement, leurs enfants sont plus enclins à faire de même, car ils apprennent en regardant et en écoutant leurs parents.8
Votre enfant n’est pas cassé
Il est important de comprendre que votre enfant émotionnel n’est pas fautif d’avoir des traits tels qu’une faible tolérance au stress ou une sensibilité accrue.
Beaucoup de ces caractéristiques sont génétiques et indépendantes de leur volonté.
Votre enfant n’est pas imparfait et vous n’avez aucun problème à « corriger » ou à « réparer ». Au lieu de cela, vous devez l’aider à développer sa résilience et ses compétences émotionnelles afin qu’il puisse faire face aux défis de la vie.
Cette croissance fait naturellement partie du développement de l’enfant. Votre enfant va parfaitement bien, tout comme les autres enfants.
Chercher de l’aide professionnelle
Si vous pensez que votre enfant souffre de dépression ou d’autres problèmes plus généraux, demandez l’aide d’un professionnel de la santé mentale dès que possible.