Membre du jury de l’émission Top Chef depuis 2015, à la tête de trois restaurants (JÒIA et Marsan à Paris, The Connaught à Londres), sacrée « Meilleure femme chef du monde » en 2015…Hélène Darroze est avant tout connue pour ses talents de Cuisinière hors paire. Et une fois posée sa toque de cheffe, elle enfile sa casquette de mère. Hélène Darroze est en effet celle de Charlotte, 13 ans et Quiterie, 11 ans, adoptées au Vietnam. C’est donc maternité que l’on a discuté, lorsqu’on a eu l’immense honneur d’échanger avec elle pour la toute première « Interview Maman célèbre » de Cocottes Magazine.
Êtes-vous la maman que vous imaginiez devenir ?
Je n’avais pas une idée précise de la maman que je voulais être, seulement quelques notions : je voulais être une maman aimante et je le suis. Je voulais essayer de transmettre les valeurs qui sont les miennes et je pense que j’y arrive aussi ! En tête arrivent l’honnêteté, le fait d’être en accord avec soi-même et par-dessus tout, la générosité. Je voulais aussi être une maman plutôt cool ! En revanche là où je ne fais pas ce que j’avais imaginé, c’est plus sur des questions de temps hélas, à cause de priorités que l’on fixe mal sans doute. Je ne les emmène pas au musée par exemple, elles font cela sans moi. On partage beaucoup pendant les vacances et les voyages mais lorsque je travaille, j’ai du mal à partager culturellement autant que je le voudrais. Cela ne nous empêche pas d’être très proches toutes les trois, on est très famille et ça c’est une vraie réussite.
À l’inverse, quelle est la chose que vous faites en tant que maman, que vous pensiez ne jamais faire ?
C’est très bête, mais… aller au McDo ! Ca n’arrive plus aujourd’hui car les filles ont compris qu’il y a bien d’autres choses mais plus jeunes, il y a eu un moment où comme tous les enfants, elles ont demandé à y aller. Alors je les ai emmenées deux ou trois fois, mais moi je ne mangeais pas par contre !
Avez-vous le sentiment qu’en devenant mère, vous avez renoncé à certaines facettes de vous-même ?
Tout à fait : l’insouciance. À partir du moment où je suis devenue mère, je me suis sentie responsable. Finies les prises de risques et l’inconscience ! Par exemple alors que je ne m’étais jamais même posée la question autrefois, tout à coup l’avion, surtout pour aller loin, est devenu une source de beaucoup d’inquiétude ! C’était particulièrement le cas lorsqu’elles étaient plus petites. Mais il y a vraiment eu un avant et un après. Professionnellement aussi, j’avais l’habitude de faire les choses par passion, sans crainte des risques financiers. Désormais tout est beaucoup plus calculé !
Comment définiriez vous l’éducation que vous donnez à vos enfants ?
C’est une éducation basée sur la confiance et sur l’exemple : ça ne sert à rien de leur demander d’être polies si je ne le suis pas moi-même, à commencer envers elles. Il y a rarement des cris ou des engueulades à la maison, tout passe par la discussion, la communication, le fait d’essayer de comprendre ce qu’il se passe chez l’autre grâce à l’écoute et l’ouverture. Et la confiance reste le maître mot. J’ai confiance en mes filles, elles le savent et savent surtout que là-dessus, il ne faut pas me trahir ! Je leur explique que tout le monde fait des bêtises et des erreurs, qu’il suffit alors de les avouer et de les réparer.
Y a t’il des principes éducatifs hérités de vos parents que vous continuez de perpétuer avec vos propres enfants ?
J’ai été éduquée avec les mêmes valeurs, mais pas les mêmes méthodes. Je suis devenue maman à 40 ans et c’est sûr qu’il y a 40 ans ce n’était pas pareil, notamment sur tout ce qui touche à la communication !
Y a t’il dans votre famille des rituels auxquels vous ne dérogez pas ?
Chaque année, nous fêtons notre anniversaire de rencontre ! Mes deux filles sont nées en avril, mais la première fois que je les ai tenues dans mes bras c‘était le 10 juillet pour Quiterie et le 17 août pour Charlotte. Ce jour-là, c’est gâteau et cadeaux les unes pour les autres !
Quel a été ou quel sera, selon vous, l’âge le plus difficile à gérer ?
Les filles ont toutes les deux eu des problèmes d’angoisse par rapport à l’abandon aux alentours de 3/4 ans. Elles avaient peur que je les abandonne, il y a eu une vraie prise de conscience autour de ça. Surtout Quiterie avec des angoisses intenses. Ça a été à chaque fois une période difficile, qu’il n’a pas fallu louper, où je devais être très présente. Je n’ai pas peur de l’adolescence, une fois de plus je pense qu’honnêteté, communication et amour permettent beaucoup de choses ! D’ailleurs on n’en a pas encore parlé mais l’amour, c’est ça la base de l’éducation !
Diriez-vous que vous êtes parvenue à concilier vie pro et perso ?
Je pense que oui, parce que je n’ai pas l’impression que mes filles en souffrent. Je travaille beaucoup mais quand ce n’est pas le cas, je suis là pour elles à 100%. Elles sont super équilibrées, bien dans leurs baskets. Je leur donne l’exemple d’une mère épanouie dans son travail, indépendante. Ça c’est quelque chose que j’ai reçu de ma propre maman, elle m’a toujours dit : « sois indépendante ! »
Les 4 adresses d’Hélène Darroze et ses filles :
- Chez Yen dans le 6e à Paris
- Le CAB – Comptoir à burger à Biarritz
- Le Mount Street Garden à Londres
- The Greenwich Hotel à New-York