« It takes a village to raise a kid »
Le fait d’avoir grandi avec une maman célèbre et de l’être vous-même influence t-il votre schéma éducatif ?
Quand j’étais petite je ne me rendais vraiment pas compte de la célébrité de ma mère. Je savais qu’on la regardait dans la rue mais je trouvais ça plutôt positif, dans ma petite tête j’avais l’impression que les gens l’aimaient beaucoup. Et ça a toujours été le cas mais à l’adolescence, ça m’a posé plus de problèmes : c’est une période où tu veux avoir une identité très unique, sans être associée à des choses que tu n’as pas décidées. Et de fait étant « enfant de », tu l’es automatiquement ! Du coup je faisais un peu la rebelle, je ne voulais pas être la fille d’une dame connue qui passe à la télé, j’avais l’impression que ça m’enlevait une forme de liberté ! Mais pour mon fils qui a 3 ans, j’habite dans le Sud, il est élevé dans un petit village super mignon, il va à l’école du village… franchement ça va ! Ma mère a toujours vécu sa notoriété de manière vraiment cool, en nous disant « oui les filles, parfois des gens viennent nous parler dans la rue mais ça fait partie du jeu et c’est super ! ». Après, il faut savoir mettre des limites et elle l’a toujours bien fait, elle a tenu sa notoriété à une juste distance donc j’espère arriver à faire la même chose.
« Ma mère a toujours tenu sa notoriété à une juste distance et j’espère arriver à faire la même chose »
Y-a-t-il dans votre famille des rituels immanquables ?
Les fêtes sont très ritualisées chez moi. Non pas que je vienne d’une famille si religieuse d’ailleurs, c’est juste qu’on est très soudés et que toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver le plus nombreux possible. Sinon, il y a le camping-car aussi ! Petite j’en ai fait pas mal avec mes parents. Quand j’ai eu mon fils et ma sœur ses enfants, on a embarqué des potes, ma mère, ma tante pour partir en tribu sur les routes de Normandie. C’était juste le rêve ! Comme quoi les trucs qu’on a vécu enfant et qu’on a adoré, on les reproduit systématiquement.
Quel a été ou quel sera selon vous l’âge le plus difficile à gérer ?
En ce moment je trouve ça un peu dur. Les 3 ans c’est vraiment le « non », le petit enfant qui commence à tenir tête, à ne plus vouloir être un bébé. Il veut tout faire tout seul comme un grand mais du coup quand il se sert un peu de lait, c’est la brique entière qui se retrouve sur la table… Donc je suis partagée entre cette envie de le laisser faire les choses, et de passer mon temps à le suivre avec un balai brosse et du bicarbonate ! Mais probablement qu’à l’adolescence je rirais de cette phrase en me disant « hahaha, quand je pense que je trouvais que c’était dur à 3 ans ! ».
Actrice, maman, femme…comment conciliez-vous tous les aspects de votre vie ?
Disons que j’apprends et que je m’adapte ! Mon fils grandit, là il est entré à l’école, chaque année une nouvelle logistique se met en place. Par exemple il y a des vacances scolaires tous les mois et demi et les tournages ne sont pas calés comme ça ! En fait ce qui est particulier dans la vie d’intermittent, qu’on soit technicien ou acteur, c’est qu’on a des emplois du temps qui sont sans arrêt en train de bouger, avec des horaires improbables. Ce sont des temps courts très intenses, puis des moments où l’on ne travaille plus. Ca m’oblige à être beaucoup plus carrée qu’avant dans mon organisation, pour que mon fils puisse me voir relativement régulièrement, qu’il n’y ait pas trop de périodes d’absence… Ce n’est pas évident d’être mère et d’avoir de l’ambition. Ce n’est pas un gros mot, moi j’ai de l’ambition, aussi parce que ça me rend heureuse de faire ce métier donc je ne veux pas que ça s’arrête. Pour autant ça me pose énormément de questions car il y a des moments où je n’ai aucune envie de partir ! Mais c’est, je pense, la problématique de tous les parents : réussir à ne pas tout transformer pour ses enfants et rester en contact avec ce qu’on aime faire !