Pour guérir des traumatismes subis pendant l’enfance, les survivants ont besoin d’un environnement sûr, favorable et empathique où ils se sentent en sécurité, écoutés et pris en charge. Un tel environnement de soutien permet aux survivants de travailler sur leurs expériences et d’en guérir.
Cependant, il n’est pas facile d’y parvenir en raison de la stigmatisation sociale.
Guérir d’un traumatisme de l’enfance peut être une expérience très solitaire. Vous pouvez trouver le courage de vous confier à vos amis, mais leurs réponses bien intentionnées vous laissent souvent plus isolé et incompris que jamais.
« Pourquoi suis-je le seul à me sentir comme ça ?
« Suis-je en train de perdre la tête ? »
« Je suis un tel échec. »
« Personne ne peut comprendre. »
Ces sentiments sont très répandus parmi les survivants.
Les traumatismes de l’enfance ne sont pas un sujet socialement acceptable. Il est tabou de dire quoi que ce soit de négatif sur ses parents. Vous risquez d’être qualifié d’ingrat, d’inappréciable ou d’enfant terrible, même si vous avez enduré des souffrances considérables sous les « soins » de vos parents.
Mais vous n’êtes pas seul. Et il y a de l’espoir dans la guérison.
1. Nommer et reconnaître son expérience
La première étape de la guérison d’un traumatisme de l’enfance consiste à identifier la cause profonde de votre détresse.
Mettez un nom sur un visage. De nombreuses victimes de traumatismes dans l’enfance ne savent même pas que ce qu’elles ont vécu porte un nom. C’est comme porter un lourd sac à dos sans savoir ce qu’il contient.
Donner un sens à votre passé et identifier ce qui est responsable de vos problèmes n’est pas pointer du doigt. Il s’agit de comprendre l’origine de vos difficultés.
Si vous ne connaissez pas le problème, vous ne pouvez pas le résoudre.
Il faut donc appeler les choses par leur nom : les traumatismes de l’enfance.
2. Se donner les moyens d’agir
Parfois, lorsque vous vous rendez compte de la source de votre détresse, vous vous remettez en question. Après tout, la société suggère souvent qu’il ne s’agit pas de ce qui vous est arrivé ou de la façon dont vous avez été traité, mais plutôt que c’est vous qui êtes le problème.
Mais ce n’est pas vrai. Ne vous blâmez pas pour ce qui s’est passé. Les traumatismes de l’enfance ne sont jamais de la faute de l’enfant.1
Les enfants sont vulnérables et dépendent des adultes pour leur protection, leurs soins et leurs conseils. Ils ne sont pas responsables des actions ou de l’inaction des autres qui ont conduit à leur souffrance.
En même temps, reconnaissez que vous avez le contrôle de votre avenir et des choix que vous faites maintenant. Ne laissez pas votre passé dicter votre avenir.
En acceptant et en reconnaissant le traumatisme, vous pouvez commencer à traiter les émotions et les souvenirs qui y sont associés, ce qui vous permettra de surmonter la douleur et de commencer à guérir.
3. Établir des relations positives
De nombreux traumatismes chez l’enfant découlent d’une perturbation de l’attachement et des relations avec les parents. Des relations positives peuvent guérir les traumatismes liés à l’attachement.2
Une relation thérapeutique avec un professionnel de la santé mentale expérimenté peut faciliter ce processus de guérison.
Contrairement aux amis ou aux connaissances qui peuvent, par inadvertance, dire des choses blessantes malgré leur désir d’aider, les conseillers en santé mentale se consacrent à vous aider et possèdent l’expertise nécessaire pour le faire efficacement.
Si le coût est un problème, recherchez des thérapies gratuites ou d’autres options peu coûteuses.
Il est essentiel de travailler avec un thérapeute qui vous convienne.
Tous les thérapeutes ne conviennent pas forcément à tous les survivants, car chaque personne a des besoins et des préférences uniques en matière de traitement efficace, de personnalité et de style de communication.
Trouver le thérapeute qui vous convient peut prendre du temps et nécessiter plusieurs essais.
Ne vous découragez pas si vous n’avez pas trouvé un thérapeute avec lequel vous vous sentez à l’aise. Il est normal d’essayer plusieurs thérapeutes avant de trouver celui qui correspond le mieux à vos besoins et à vos objectifs.
4. Renouer avec les autres
Les survivants de traumatismes peuvent avoir tendance à éviter les autres et à se retirer des activités sociales.3
Ne vous isolez pas. Les contacts avec les gens jouent un rôle crucial dans le rétablissement.
Efforcez-vous d’entretenir des relations sociales et d’aller au-devant des autres. Les interactions sociales sont bénéfiques pour votre santé mentale, même si elles ne peuvent pas vous aider à traiter vos expériences traumatisantes de l’enfance, ce qui est mieux géré par votre thérapeute.
5. Identifiez la reconstitution et arrêtez de revivre l’expérience
Les victimes de traumatismes infantiles non guéris se retrouvent souvent à répéter sans cesse des schémas destructeurs.
Par exemple, les adultes élevés dans un environnement violent peuvent reproduire la violence domestique dans leur propre vie, soit en tant que victimes, soit en tant qu’auteurs.4
Avec l’aide de votre thérapeute, rompez le cycle et adoptez un mode de vie plus sain.
En travaillant avec votre thérapeute, vous pouvez briser le cycle et adopter un mode de vie plus sain.
Si vous êtes dans une relation abusive, appelez le service d’assistance téléphonique national contre la violence domestique au 800-799-7233 ou envoyez le message START à 88788.
6. Mettre fin à un comportement inadapté
Les adultes traumatisés peuvent développer des mécanismes d’adaptation inadaptés tels que l’abus de drogues, la dépendance à l’alcool ou l’automutilation. Demandez immédiatement de l’aide pour mettre fin à ces pratiques. En outre, travaillez avec votre thérapeute pour apprendre des techniques d’adaptation positives pour gérer le stress.
Si vous êtes confronté à des troubles liés à l’utilisation de substances, appelez la ligne d’assistance nationale de SAMHSA au 1-800-662-HELP (4357) pour être orienté vers un traitement.
Si vous vous sentez suicidaire ou avez des comportements d’automutilation, appelez le 988 Suicide and Crisis Lifeline au 988 ou envoyez un SMS au 988 pour parler à quelqu’un dès aujourd’hui.
7. Prendre soin de soi
Grandir avec un traumatisme conduit souvent à avoir une vision négative de soi-même. Changez cela en prenant soin de vous et en faisant preuve d’auto-compassion.
Prendre soin de soi ne consiste pas à se rendre dans un spa ou à se faire masser. Il s’agit de découvrir et de pratiquer des activités qui favorisent votre bien-être physique et émotionnel dans votre vie quotidienne.
Pour certaines personnes, il peut s’agir de manger sainement, de faire de l’exercice, de méditer ou de dormir suffisamment. Pour d’autres, il peut s’agir de lire des bandes dessinées, de ranger leur chambre ou de discuter avec quelqu’un qui les soutient et qui fait preuve d’empathie.
Prendre soin de soi, c’est identifier et prioriser les activités qui calment votre système nerveux, vous aident à construire une image positive de vous-même et favorisent l’acceptation de soi.
Comment guérir des traumatismes de l’enfance sans thérapie ?
Guérir d’un traumatisme non résolu sans thérapie peut s’avérer difficile, mais il existe plusieurs pratiques qui peuvent faciliter le processus de guérison, en plus des recommandations mentionnées ci-dessus.
Toutefois, ces stratégies ne remplacent pas une thérapie professionnelle, en particulier dans les cas graves.
- S’informer: Renseignez-vous sur les traumatismes de l’enfance et leurs effets. Comprendre comment fonctionne le traumatisme peut vous aider à reconnaître son impact sur votre vie. « Trauma and Recovery : The Aftermath of Violence – from Domestic Abuse to Political Terror » de Judith Lewis Herman est un excellent ouvrage sur les traumatismes de l’enfance. Herman propose une approche pleine d’espoir et de validation pour retrouver la confiance, l’autonomie et la raison d’être après des expériences traumatisantes.
- Pleine conscience et méditation: Ces pratiques peuvent vous aider à rester ancré dans le moment présent, à être conscient des indices de traumatisme et à réduire les symptômes d’anxiété et de dépression souvent associés au traumatisme.
- Activité physique: L’exercice physique régulier peut réduire le stress et l’anxiété. Des activités comme le yoga et le tai-chi peuvent être particulièrement bénéfiques car elles intègrent également la pleine conscience.
- Développer des habitudes saines: Une alimentation équilibrée, un sommeil suffisant et l’absence d’automédication, comme la consommation de substances ou d’alcool, peuvent améliorer votre santé mentale globale.
- Exercices de respiration: Des techniques comme la respiration profonde ou la relaxation guidée peuvent aider à gérer le stress et l’anxiété.
- Groupes d’entraide: Rejoindre un groupe de soutien avec d’autres personnes ayant vécu des traumatismes similaires peut apporter un sentiment de communauté et de compréhension.
- Expression créative: S’engager dans des activités créatives telles que la peinture, la musique ou la danse peut être un moyen puissant d’exprimer des émotions et des expériences qui peuvent être difficiles à exprimer par des mots.
- Thérapie par la nature: Passer du temps dans la nature peut avoir un effet calmant et aider à réduire les symptômes du stress et de l’anxiété.
- Journal: Écrire sur ses pensées et ses sentiments peut être un moyen thérapeutique de traiter ses émotions et de mieux comprendre ses expériences.
Comment aider votre enfant à guérir des traumatismes subis pendant l’enfance ?
Pour aider un enfant à guérir d’un traumatisme de l’enfance, les parents doivent d’abord lui donner un sentiment de sécurité et de stabilité en établissant des routines cohérentes et des limites claires.
Les parents qui tiennent compte des traumatismes peuvent aider les enfants à traiter et à donner un sens à leurs expériences traumatisantes, en naviguant à travers les émotions complexes qu’elles impliquent.
L’empathie et la patience sont nécessaires car les enfants traumatisés présentent souvent des comportements extériorisés qui sont des mécanismes d’adaptation développés en réponse à leurs expériences traumatiques. L’utilisation de techniques parentales positives pour discipliner les enfants permet d’instaurer un climat de confiance et d’aider les enfants à développer une régulation émotionnelle saine.5
Comment gérer les déclencheurs de traumatismes ?
Les déclencheurs de traumatismes sont des indices qui rappellent aux individus leurs expériences traumatisantes, entraînant des réponses anxieuses telles que des réactions émotionnelles, des crises de panique et des flashbacks.
Le conditionnement de la peur, réponse naturelle au traumatisme, peut devenir problématique s’il n’est pas correctement géré. Les traumatismes complexes, résultant d’une exposition prolongée à des événements traumatisants, peuvent provoquer des réactions d’évitement ou de stress intrusif.
Outre la recherche d’une aide professionnelle, les pratiques de pleine conscience, telles que la méditation, peuvent améliorer la prise de conscience des déclencheurs de traumatismes et des signes précoces de détresse émotionnelle.
En méditant régulièrement, vous apprenez à observer vos pensées et vos sentiments sans porter de jugement et à gérer vos réactions émotionnelles avec une approche plus ancrée et plus centrée.
Combien de temps faut-il pour guérir des traumatismes de l’enfance ?
Le temps nécessaire pour guérir d’un traumatisme survenu dans l’enfance varie considérablement d’un individu à l’autre. Il dépend de divers facteurs, notamment de la nature, de la gravité et du type de traumatisme, du système de soutien disponible et des mécanismes d’adaptation propres à l’individu.
Pour certains, la guérison peut prendre des années, tandis que d’autres peuvent trouver le chemin de la guérison plus rapidement. Il s’agit d’un parcours profondément personnel, qui exige souvent de la patience et de la persévérance.
Pourquoi les traumatismes de l’enfance sont-ils si difficiles à surmonter ?
Il est difficile de surmonter les traumatismes de l’enfance parce que les enfants victimes de maltraitance ou de négligence se développent souvent différemment au niveau biologique et émotionnel par rapport à ceux qui grandissent auprès de personnes attentives et bienveillantes.
Le stress toxique pendant l’enfance modifie la structure physique et le fonctionnement du cerveau en développement, altérant les mécanismes impliqués dans l’apprentissage, la mémoire, la prise de décision et la réponse au stress. Cela peut entraîner des problèmes de santé physique, mentale et émotionnelle tout au long de la vie.
En outre, les expériences traumatiques précoces influencent profondément la façon dont les individus se perçoivent eux-mêmes, perçoivent les autres et perçoivent le monde qui les entoure. Ces expériences établissent souvent des modèles d’interaction qui peuvent entraîner des cycles répétitifs et douloureux tout au long de la vie d’une personne, compliquant ainsi le processus de guérison.
Les croyances sociales et culturelles peuvent exacerber les effets du traumatisme et empêcher la guérison. Les traumatismes de l’enfance sont créés non seulement par l’expérience effrayante, mais aussi par la réaction que l’enfant reçoit par la suite. Si les parents invalident les émotions de leurs enfants à la suite d’un traumatisme, ces derniers risquent davantage de développer des troubles mentaux, tels que le trouble de la personnalité borderline. Les attitudes dédaigneuses et le manque de soutien de la part de la famille et de la société en général peuvent considérablement entraver la guérison.
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