Coronavirus oblige, le printemps nous a laissés dans la bouche un goût…d’écran ! Pour des raisons louables (rester en contact avec ses proches, télétravailler) ou moins (avoir quelques heures de tranquillité en se débarrassant des enfants devant un dessin animé, binge-watcher des séries jusqu’au bout de la nuit…), nous avons largement abusé des réseaux et de la 4G. Alors si cet été, on partait dans un endroit loin de toute connexion certes, mais pas loin de chez nous ? Pour cela on est allé dégoter 4 des coins de France les plus épargnés par les nouvelles technologies (baptisées « zones blanches », mi-2019, il en restait encore 541 dans l’hexagone). Une « digital detox » gratuite au double avantage : limiter votre empreinte carbone et vous faire découvrir des régions de France auxquelles vous n’auriez pas pensé, qui regorgent pourtant de trésors insoupçonnés…
Grand Est / L’Aube
Pour commencer, nous vous emmenons dans l’Aube, région Grand-Est. Un département qui s’articule autour du Parc Naturel régional de la Forêt d’Orient, véritable poumon vert de 70 000 hectares peuplés de lacs, de cerfs et sangliers en semi-liberté, de nombreux chemins de randonnée, d’une Vélovoie, d’oiseaux, etc., avec des possibilités de sorties guidées. Ici c’est aussi la Champagne et qui dit Champagne dit…Champagne ! La Route Touristique de ce pétillant nectar passe bien sûr par l’Aube avec ses somptueux coteaux, ses découvertes œnologiques à la rencontre des producteurs… Préfecture de l’Aube, Troyes constitue une halte obligatoire durant votre séjour. Pourquoi ? Pour l’Andouillette de Troyes bien sûr ! Une institution ici parmi d’autres richesses gastronomiques telles que…le Champagne par exemple, mais je crois qu’on en a déjà parlé. On n’oublie pas les bons plans : Troyes est aussi célèbre pour abriter 5 centres de marques proposant des réductions de 30 à 70% sur les collections passées. Côté culture, les églises du département rivalisent d’œuvres du 16ème siècle mais ce que l’on vous conseille surtout, c’est le Musée du Cristal à Bayel, à la découverte des Maîtres verriers et de leur incroyable savoir-faire…
Pour toujours moins de réseau dans l’Aube, direction : La loge aux chèvres, Messon, Droupt-Saint-Basle et Ville-sous-la-Ferte !
Occitanie / Gers
La suite de notre périple français loin de toute connexion se poursuit dans le sud-ouest, plus précisément dans le Gers, région Occitanie. Un département que l’on peut diviser en 6 zones, à vous de choisir celles qui vous correspondent le mieux pour vos vacances. Ah, vous avez envie de toutes les essayer ? Il ne faut surtout pas vous priver !
- Au cœur du Gers, Auch capitale de la Gascogne c’est entre autres la cathédrale Sainte-Marie, la tour d’Armagnac, le Palais Archiépiscopal, les pousterles (petites ruelles à gradins) et le Musée des Jacobins. Amusez-vous (enfin, c’est du sport quand même, à vous de voir si vous trouvez ça amusant ou pas) à compter les marches de l’escalier monumental reliant le bas et le haut de la ville. 1, 2, 3…allez plus que 367 pour atteindre le sommet ! Autour de la ville, de nombreux villages dont certains classés « Plus beaux villages de France » constituent de magnifiques étapes historiques, culturelles et gastronomiques.
- Les rivières d’Arrats, Save et Gimoine emmènent le visiteur à la découverte des villages qui les bordent, dont le fortifié Sarrant, Isle-Joudain où démarre le Circuit des Bastides, le Château de Caumont à Cazaux-Savès . Ici ce sont aussi les oies et les canards, les marchés de Gimont et Samatan, les lacs de Thoux-Saint-Criq et Solomiac, la pêche en rivière, la randonnée…
- Du côté de la Lomagne, il ne faudra pas manquer les quatre cités de caractère que sont Lectoure, Fleurance, Miradoux et Saint-Clar. Terre de culture, Lomagne ce sont aussi à perte de vue des champs d’ail blanc, de melons, de céréales, de tournesols… Un charme et une douceur de vivre incomparables.
- Si pour vous (aussi) vacances riment avec apéro, alors bienvenue dans l’Armagnac ! Depuis 700 ans, cette eau-de-vie est produite ici, sur les coteaux du nord-ouest du Gers. À Condom (connu aussi pour ses hôtels particuliers du 18ème siècle), un musée est même dédié à cette fameuse boisson et pour continuer du côté de la culture, citons l’Abbaye de Flaran où s’exposent les œuvres de maîtres tels que Monet, Renoir, Cézanne, Braque et Picasso.
- Le Gers, c’est aussi les prémices des Pyrénées à Astarac, territoire de nature et de grands espaces. Sur ces terres vallonnées, partez sur les traces de d’Artagnan au Castelnau de Bassoues, poussez les portes du Musée des Beaux Arts à Mirande, prenez de la hauteur pour laissez vos yeux apprécier ces panoramas grandioses sur les villages en contrebas et les Pyrénées, tout là-bas…
- C’est dans le Val d’Adour que se termine notre périple dans le Gers. Ne manquez surtout pas Plaisance et son grand orgue de 43 jeux, le golf à Pallane, les courses landaises de Riscle, le sport ou le farniente au bord des lacs…
Pour toujours moins de réseau dans le Gers, direction : Saint-Michel, Fourcès, Manciet, Magnas, Aurimont, Bassoues, Clermont-Pouyguillès et Ordan-Larroque !
Auvergne-Rhône-Alpes / Haute-Loire
Fin de notre tour de France déconnecté en région Auvergne-Rhône-Alpes, dans le si peu connu département de la Haute-Loire. Un territoire pourtant si riche et pouvant satisfaire un public des plus éclectiques. À commencer par les amateurs de volcans bien sûr, Auvergne oblige. Moins naturels et plus culturels, trois édifices remarquables s’inscrivent d’ailleurs dans ce paysage naturel volcanique :
- Au sommet d’une cheminée volcanique de 82m, la Chapelle Saint Michel d’Aiguilhe construite à même la roche est accessible après l’ascension de 268 marches. L’effort en vaut la chandelle, avec au sommet un chemin de ronde offrant une vue panoramique de la ville qui s’étale à vos pieds.
- C’est une autre superbe vue à 360° qui vous attend si vous vous lancez à l’assaut de la forteresse de Polignac, perchée sur une butte volcanique. Au programme, donjon de 32m, chapelle, cour d’honneur…tous les vestiges du berceau d’une famille historique de France à votre portée.
- Enfin, c’est sur un ancien volcan qu’a été érigé au 11ème puis au 15ème siècle le Château de la Rochelambert. Sculptures, tapisseries, toiles et mobiliers attendent les visiteurs amateurs d’arts roman et gothique.
Une fois n’est pas coutume, la Haute-Loire aussi dispose de ses « Plus beaux villages de France ». Ils sont au nombre de 4 : Arlempdes, Blesle, Lavaudieu et Pradelles, chacun mettant en avant l’art roman, mais aussi de magnifiques églises et même des musées sur la dentelle (dans les années 1860, la Haute-Loire comptait 300 000 habitants dont 130 000 dentelières, rien que ça !) et…le saumon !
Surnommé « Mont Saint-Michel des terres », la ville du Puy-en-Velay bénéficie de trésors à ne pas manquer. La cathédrale est classée par l’UNESCO, l’Hôtel-Dieu abrite un musée interactif, le marché du Plot est une étape gourmande incontournable…tout comme la dégustation d’un plat à base de la fameuse « Lentille Verte du Puy » !
Pour toujours moins de réseau en Haute-Loire, direction : Sanssac l’église, Fay-sur-Lignon et Champagnac-le-Vieux/Saint Vert !
Nouvelle-Aquitaine / Corrèze
Aaaahhh la Corrèze. Que celle qui n’y a jamais fait référence en en parlant comme du coin le plus paumé de France lève la main ! Heureusement que Trois Cafés Gourmands (si si, vous voyez très bien, pas la peine de faire comme si vous ne connaissiez pas ces désormais célèbres paroles « soyez sûrs j’en suis fier j’ai la Corrèze en cathéter ». Oui, « cathéter » est donc un mot qu’on peut caser dans une chanson) a mis un coup de projecteur sur ce département du centre de la France ! Bon avant cela, les hautes sphères de l’état s’en étaient un peu chargées aussi, François Hollande venant de Tulle et Jacques Chirac ayant fait ses premières armes politiques en Corrèze, d’abord comme conseiller municipal puis comme député.
Si ces informations ne vous donnent pas nécessairement envie de découvrir ce département, continuez plutôt votre lecture !
Car la Corrèze, ce sont pour commencer 5 « Plus beaux villages de France » à visiter d’urgence (en réalité, rien ne presse, ce n’est pas non plus Venise) : Collonges-la-Rouge, Curemonte, Saint-Robert, Ségur-le-Château et Turenne. Une fois votre quota culturel effectué, vous pouvez passer aux choses sérieuses : manger. Pour cela, direction l’un des 180 « marchés de producteurs de pays » de la région : composés de 15 à 25 producteurs fermiers et artisanaux locaux, ils mettent tout l’été en avant la richesse et la diversité de la terre corrézienne. La moitié du département étant boisé, la Corrèze est LE territoire où profiter de la nature, surtout quand on sait qu’ici la température est pile comme on l’aime : des journées chaudes mais pas trop, des soirées douces qui nous autorisent à diner dehors. Pour profiter de cette verdure, on n’hésite pas à se lancer à l’assaut des chemins de randonnée offrant à la clé des points du vue impressionnants : les tables d’orientation de Suc-au-May et des Puys, la Tour du Mont Bessou, le Rocher du Peintre ou le Roc de Busatier… Le plein air c’est aussi la baignade, avec pas moins de 30 lieux surveillés pour nager et patauger en toute sécurité, que ce soit sur des plages de sable ou d’herbe. Le tout loin, très loin, du tourisme de masse.
Pour toujours moins de réseau en Corrèze, direction : Le Pescher !