C’était un soir de confinement. Ma lampe de salon si fringante, si enflammée s’est éteinte pour ne jamais se rallumer. Dans la pénombre tombante, j’étais bien embêtée : qu’allais-je faire pour la remplacer ? Car à tirer sur mes pupilles et par là même sur cette ride du lion que je ne saurais voir, j’ai continué à regarder la télé dans le noir. Et vous savez quoi, ça m’est apparu aussi agréable que d’avaler le contenu d’un crachoir. Les choses devaient changer, il fallait que je trouve une idée.
En pleine période de cantonnement, j’avais deux solutions : commander sur internet une hypothétique lampe de salon qui possiblement selon les délais de livraison à mettre au conditionnel n’arriverait peut-être jamais. Ou bien me débrouiller avec ce que j’avais sous la main et sous le pied (c’est-à-dire pas grand-chose en vérité). Il me fallait donc réaliser quelque chose de sisimple,mple sans matériel, sans avoir jamais, Ô grand jamais, recours aux files d’attente interminables des magasins de brico aux ouvertures séquentielles.
Bref, mon réseau d’inspiration, Pinterest, ne m’inspirant pas beaucoup pour le coup, je restais dépourvue et sans ressource. Quelques jours ont passé et n’y tenant plus dans ce clair-obscur régulier, j’ai réuni toutes les forces de ma créativité pour mener enfin à bien ce projet. Parmi mes acquis : une ou deux lampes de chevet inutilisées et en parfait état de fonctionner, quelques vis et trois caisses de vin en bois dans la maison disséminées.
L’idée me vint alors : que j’empile ces caisses, que je les décale pour un effet coiffé / décoiffé, que je les visse quand même pour que ça tienne… C’était du plus bel effet. Et d’une pierre deux coups, j’avais fabriqué là une lampe de salon doublée d’une bibliothèque aux classiques de la littérature savamment exposés (je garde les Mary Higging Clark, Marc Levy et autre Danielle Steel au grenier).
Je suis si fière et si bluffée du peu de temps que ça m’a demandé pour le fabriquer que je songe à déposer le brevet. Et comme conclusion à cette histoire, je dirais que c’est dans le noir mais avec du vin que la vérité nous vient.